De temps en temps il est bon de se rappeler pourquoi on aime des gens, des choses, des arts. Même si ces amours sont chevillés en nous cela fait un bien fou de les raviver pour qu’ils nous chauffent encore, nous brûlent à nouveau…
Cela m’est arrivé il y a presque deux mois lors d’un week-end gris et pluvieux dont notre région a le secret et qui me donne l’irrésistible envie de tourner des pages, illustrées de préférence…
C’est souvent heureux, quelque fois moins mais en cette mi-octobre ce fut grandiose.
Si vous n’avez pas encore compris pourquoi la bande dessinée est un art, pourquoi FRANQUIN est un de ses génies, pourquoi ZIDROU un maître des récits et pourquoi Frank Pé un des meilleurs illustrateurs de sa génération, vous pouvez compter sur les 360 pages des deux tomes de « LA BÊTE » (DUPUIS) pour vous éclairer.
Faire revivre le génial animal sorti de l’imagination si…, si … (je manque de mot) d’André FRANQUIN était une gageure insensée. Seule l’association d’un scénariste hors pair et d’un dessinateur d’exception pouvait permettre de relever ce défi.
L’arrivée de «LA BÊTE » en Belgique est le prétexte d’une aventure peu commune et son imbrication aux destins du petit François et de sa Maman permet un récit qui mêle drame et comédie, tragédie et poésie, lâcheté et courage…
Les pérégrinations des protagonistes passent des docks crasseux et sombres du port d’Anvers aux rues bondées de Bruxelles la veille de Noël. Ce n’est qu’une des illustrations de toute la palette des ambiances restituées et des thèmes abordés. La grande palette des tonalités est parfaitement illustrée par les couvertures des deux volumes.
Pour les aficionados les nombreuses références à l’univers de DUPUIS et à l’âge d’or de la BD franco-belge sont des délices supplémentaires ; la plus remarquable est la ressemblance marquée du si gentil Monsieur Boniface et du lauréat du premier grand prix de la ville d’Angoulême.
En bref : INDISPENSABLE !
Pierre